Les maladies cardiovasculaires sont restées la principale cause de décès au niveau mondial ces 20 dernières années. Elles représentent maintenant 16 % du total des décès, toutes causes confondues. (1) Au Québec, elles sont la deuxième cause de mortalité selon l’INSPQ. (2)
En parallèle, le nombre de décès imputables au diabète a augmenté de 70 % dans le monde entre 2000 et 2019.(1) Au Québec, cette augmentation a été de 42% ce qui représente 8,1% de la population québécoise, soit 1 personne sur 12. (3)
Que peuvent faire les cliniciens pour aider à freiner la prévalence croissante des maladies cardiométaboliques ? Le meilleur endroit pour commencer pour la plupart des gens est de modifier leur régime alimentaire et leur mode de vie. En effet, nous savons maintenant que la grandes majorité des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et du diabète sont reliés au mode de vie et sont modifiables tels que la sédentarité, la mauvaise alimentation, l’abus d’alcool, le tabagisme, le stress, le manque ou la mauvaise qualité de sommeil et le surplus de poids qui à leur tour, mènent à d’autres facteurs de risque qui demeurent modifiables ou à tout le moins contrôlables tel que l’hypercholestérolémie, l’hypertension et l’intolérance au glucose (prédiabète).(4, 5)
L’ALIMENTATION
Dans des études de cohorte prospectives, le régime méditerranéen a été associé à un risque plus faible de maladies cardiovasculaires.(6) En 2017, un panel international a conclu qu’un mode de vie sain, y compris le régime méditerranéen, DASH, nordique ou végétarien, est crucial pour prévenir ou retarder de l’apparition du syndrome métabolique*, des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2.(7) Par rapport à un régime alimentaire occidental standard et sur la base de 121 essais randomisés portant sur 21 942 patients, une revue systématique et une méta-analyse de 2020 ont révélé que la plupart des régimes thérapeutiques maintenus sur une période de six mois mènent à une perte de poids modeste, mais des améliorations substantielles des facteurs de risque cardiovasculaire, en particulier de la tension artérielle.(8)
Une étude de 2010 suggère que simplement l’adhésion plus large aux recommandations concernant l’apport quotidien de fruits, de légumes, de poisson et de bons gras (noix, graines, avocats) peut diminuer jusqu’à 30 % le fardeau des maladies cardiovasculaires et entraîner environ une année de vie supplémentaire pour un individu de 40 ans.(9) Sur une espérance de vie moyenne de 83 ans au Québec, cela représente quand même 1% d’une vie avec un plus grand potentiel de le vivre en santé!
Les chercheurs ont également commencé à s’intéresser aux effets du jeûne intermittent sur la santé cardiovasculaire.(10) Les mécanismes potentiels de ce régime impliquent la réduction du stress oxydatif, la synchronisation avec le système circadien et l’induction de la cétogenèse**. Bien que les mécanismes exacts demeurent à clarifier, le jeûne intermittent semble avoir un impact positif sur plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, notamment l’obésité, l’hypertension, la dyslipidémie et le diabète. De plus, le jeûne intermittent a été associé à de meilleurs résultats après un événement cardiaque.(10)
L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
Le sommeil, la sédentarité et l’activité physique sont chacun indépendamment associés à la santé cardiovasculaire.(11) Il a été démontré qu’une activité physique régulière réduit le risque de maladies courantes telles que le syndrome métabolique, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2.(12, 13)
Selon des cardiologues de l’Université Harvard (14), l’activité physique joue un rôle clé sur trois différents aspects de la santé cardiaque :
1- elle permet de prévenir certains facteurs de risque de développer une insuffisance cardiaque, comme l’hypertension, l’obésité, le diabète et les infarctus du myocarde;
2- l’exercice permet d’améliorer la structure et la fonction du cœur, et ainsi diminuer les symptômes secondaires à une insuffisance cardiaque et ;
3- un mode de vie actif mène à une diminution du risque d’hospitalisation et de décès chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque.
Pour ceux ne souffrant pas de problème cardiaque, l’activité physique régulière liée au loisir permettrait de diminuer les problèmes cardiaques de 20% et d’augmenter l’espérance de vie de près de 5 ans (15).
LE SOMMEIL
Des associations entre les variables du sommeil (qualité/quantité) et les mesures de l’adiposité abdominale, de l’équilibre du glucose, des lipides sanguins, de la pression artérielle et des marqueurs inflammatoires suggèrent qu’un sommeil insuffisant peut jouer un rôle dans le risque cardiométabolique plus tard dans la vie des enfants et des adolescents.(16)
Une étude intéressante de 2019 portant sur 1 654 adultes (âgés de 20 à 74 ans) publiée dans le Journal of the American Heart Association a étudié l’impact d’un sommeil court (moins de six heures par nuit, indépendamment de l’apnée obstructive du sommeil) sur la santé.(17) Le sommeil court a été identifié comme un nouveau contributeur aux facteurs de risque cardiométabolique et aux maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires. Les résultats suggèrent qu’un sommeil de courte durée augmente le risque de mortalité des adultes d’âge moyen présentant des facteurs de risque cardiométaboliques qui ont déjà développé une maladie cardiovasculaire ou cérébrovasculaire.(17)
LE STRESS
De nombreux travaux de recherche indiquent que le stress chronique, qu’il soit ressenti au début de la vie ou à l’âge adulte, est lié à un risque accru de maladie coronarienne (18, 19). à une morbidité plus élevée des événements cardiovasculaires.(20, 21) Le racisme, la discrimination et l’intimidation créent des facteurs de stress quotidiens supplémentaires pour les gens issus de certaines communautés ou groupe de personnes stigmatisées, ce qui a un impact sur leurs risques accrus de maladies cardiovasculaires.(22, 23, 24, 25)
L’approche cardio-métabolique du Centre Axis vous offre un accompagnement personnalisé par une équipe multidisciplinaire qui vous aidera à travailler à votre rythme sur les facteurs de risque et rétablir l’équilibre dans vos habitudes de vie. Alors, peu importe que vous cherchiez à mieux contrôler une maladie déjà existante ou que vous cherchiez simplement à prévenir pour vivre plus longtemps et en santé, ce programme est pour vous!
*Syndrome métabolique : Le syndrome métabolique se caractérise par un tour de taille important (excès de graisse abdominale), une hypertension artérielle, une résistance à l’insuline ou un diabète et des taux de cholestérol et/ou triglycérides anormaux (dyslipidémie).
**Cétogènèse : Désigne l’ensemble des voies de synthèse aboutissant à la formation de corps cétoniques. Elle se déroule dans le foie. Cette voie métabolique est naturellement mise à contribution en cas de jeûne (absence d’apports en glucose) afin d’assurer l’approvisionnement en énergie d’organes vitaux comme le cerveau, qui contrairement aux muscles, ne sait pas exploiter les lipides pour s’alimenter.