La face cachée des huiles végétales

Par Corinne Lemieux, mentore-coach en santé fonctionnelle au Centre Axis

Qu’est-ce qui ne va pas avec les huiles végétales industrielles

Les huiles d’origine végétale, telles que l’huile de soja, l’huile de maïs, l’huile de canola et l’huile de tournesol, sont largement utilisées dans l’alimentation moderne en raison de leur prix abordable et de leur grande disponibilité. Ces huiles émettent la théorie qu’elles sont des alternatives plus saines aux graisses animales puisqu’elles sont plus faibles en gras saturés. Toutefois, leur impact sur la santé suscite de plus en plus d’inquiétudes.

Voici quelques raisons pour lesquelles ces types d’huiles végétales sont souvent considérées comme déplorables pour notre santé :

  • Les huiles végétales industrialisées sont riches en acides gras oméga-6, en particulier en acide linoléique. Bien que les acides gras oméga-6 soient des nutriments essentiels, le régime alimentaire occidental typique contribue à un déséquilibre en faveur des acides gras oméga-6 par rapport aux acides gras oméga-3. Ce déséquilibre peut favoriser l’inflammation et contribuer à des maladies chroniques telles que l’athérosclérose et les maladies cardiovasculaires. (1) Comment ce processus inflammatoire est-il déclenché? Un apport élevé en acides gras oméga-6 perturbe l’équilibre du ratio oméga-6/oméga-3 de l’organisme. Les perturbations de ce délicat équilibre des acides gras déclenchent des processus inflammatoires, notamment un dysfonctionnement endothélial, une résistance à l’insuline, une résistance à la leptine ainsi que plusieurs autres éléments critiques dans le développement des maladies coronariennes. (2, 3)
  • Les acides gras polyinsaturés contenus dans les huiles végétales industrielles sont très instables, elles s’oxydent et rancissent facilement sous l’effet de la chaleur, de la lumière et des produits chimiques. Ces huiles végétales sont souvent extraites à haute température et à l’aide de solvants chimiques, ce qui peut entraîner une oxydation et la production de radicaux libres nocifs. Des antioxydants synthétiques y sont ajoutés pour tenter de prévenir ces dommages. Malheureusement, ces types d’antioxydants synthétiques posent eux-mêmes des problèmes, car elles ont des effets perturbateurs endocriniens, cancérigènes et immunitaires. (4, 5, 6) De plus, les huiles oxydées peuvent favoriser l’inflammation et contribuer au stress oxydatif dans l’organisme, ce qui risque d’endommager les cellules et l’ADN. 
  • Les gras trans quant à eux sont bien connus pour leur rôle dans le développement des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2. (7) La plupart des acides gras trans proviennent d’un processus industriel qui ajoute de l’hydrogène à l’huile végétale, ce qui rend l’huile solide à température ambiante. Cette huile partiellement hydrogénée est peu coûteuse et moins susceptible de s’abîmer, de manière à ce que les aliments qui en sont fabriqués aient une durée de conservation plus longue. Certains restaurants utilisent de l’huile végétale partiellement hydrogénée dans leurs friteuses, car il n’est pas nécessaire de la changer aussi souvent que les autres huiles.

Que devons-nous donc utiliser à la place de ces huiles nocives ? 

D’autres huiles, comme l’huile d’olive extra vierge, l’huile d’avocat et l’huile de coco ont un meilleur profil nutritionnel et constituent des alternatives plus saines. Le choix d’huiles plus pauvres en acides gras oméga-6 et plus riches en graisses mono-insaturées ou en graisses saturées peut contribuer à un meilleur équilibre des acides gras dans l’alimentation.

  • Les avocats et l’huile d’avocat augmentent le taux de cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL), parfois aussi appelé « bon » cholestérol. Ces HDL absorbent le cholestérol dans le sang et le ramènent au foie et celui-ci l’élimine ensuite de l’organisme. Un taux élevé de cholestérol HDL peut réduire le risque de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. De plus, l’huile d’avocat réduit les triglycérides, améliore le contrôle de la glycémie et renforce les systèmes antioxydants de l’organisme. Les antioxydants aident à prévenir l’oxydation du cholestérol LDL (mauvais cholestérol), une étape critique dans le développement de l’athérosclérose. (8)
  • L’huile d’olive est une huile saine pour le cœur qui fait partie de l’alimentation humaine depuis des millénaires. Elle est riche en polyphénols et contient des phytonutriments  pouvant aider à limiter les dommages oxydatifs et l’inflammation, restaurant ainsi la fonction endothéliale et ralentissant le développement athérogène, tout en contribuant au contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire.(9)

L’huile et le lait de noix de coco sont aussi de belles alternatives. Des études démontrent les bienfaits de l’huile de coco sur le profil lipidique sanguin (10, 11) et sur l’adiposité viscérale (le gras abdominal, entre les organes, soit le gras le plus dommageable pour la santé métabolique). (12) De plus, l’huile de coco a également des effets anti-inflammatoires (13) et antimicrobiens. (14) Cette huile peut même protéger contre la maladie d’Alzheimer. (15)