Les affections digestives et le risque de maladies auto-immunes sont en constante augmentation et impactent énormément la qualité de vie des gens. La science reconnaît de plus en plus le lien entre la santé gastro-intestinale, le microbiote et la santé immunitaire, ce pourquoi la santé digestive influence grandement l’état immunitaire (1,2). Il devient donc essentiel de comprendre ses complexités et ses cibles thérapeutiques potentielles, en particulier en période de stress et/ou lorsque le risque d’infection augmente.
Les altérations du microbiote intestinal dues à des facteurs de mode de vie malsains et à des déclencheurs alimentaires peuvent contribuer non seulement à l’inflammation, mais également à la perméabilité intestinale ; la dysbiose du microbiote intestinal a été étroitement liée à plusieurs maladies, telles que l’obésité, le diabète de type 2, l’hypertension, l’entérocolite nécrosante et les maladies inflammatoires de l’intestin. (3, 4)
Les facteurs liés à un mode de vie sain, notamment une alimentation diversifiée, une consommation limitée d’aliments transformés et raffinés et une consommation de fibres alimentaires adéquates, peuvent tous favoriser un microbiome sain.(3, 5) Les aliments et les nutriments qui stimulent potentiellement la fonction immunitaire ont également tendance à favoriser la santé intestinale. Par exemple, une consommation abondante et variée de fruits et légumes riches en antioxydants, en nutriments anti-inflammatoires et en composés phytochimiques peut réduire le stress oxydatif, contribuer au fonctionnement efficace du foie (biotransformation et détoxification) et stimuler la fonction globale du système immunitaire.(6,7) Ces mêmes aliments contiennent également des fibres solubles qui « nourrissent » la communauté microbienne commensale* dans le côlon optimisant ainsi l’homéostasie et des fibres insolubles qui aident au traitement et à l’élimination efficaces des déchets du tractus intestinal.(8)
De plus, les preuves s’accumulent à l’effet que l’exercice a un effet profond sur le fonctionnement du système immunitaire.(9,10) Des périodes prolongées d’entraînement physique intensif peuvent certes affaiblir l’immunité, mais un exercice régulier d’intensité modérée s’avère bénéfique.(9) En 2018, la recherche a démontré qu’un protocole de marche par intervalles à haute intensité chez les personnes âgées atteintes de polyarthrite rhumatoïde stable était associé à une activité réduite de la maladie, à une meilleure forme cardiovasculaire et à une amélioration des fonctions immunitaires innées, ce qui se traduit par un risque d’infection et un potentiel inflammatoire réduits.(11)
Le stress psychologique chronique et l’inflammation sont également associés à un risque accru de dépression, de maladies auto-immunes, d’infections des voies respiratoires supérieures et de mauvaise cicatrisation des plaies.(12)
De même, plusieurs chercheurs avancent depuis longtemps l’hypothèse sur le fait que les troubles du tractus gastro-intestinal, tels que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, sont liés au stress et à l’inflammation,(13) mais le mécanisme sous-jacent demeure non résolu.
Soutenir un microbiome sain est une pierre angulaire de la médecine fonctionnelle. Celle-ci se concentre sur l’identification du stress ou des facteurs modifiables du mode de vie comme cause de dysfonctionnement ainsi que sur l’utilisation d’interventions thérapeutiques personnalisées à chacun pouvant optimiser la fonction du système immunitaire tout en soutenant la santé intestinale. Celles-ci peuvent inclure :
- Régimes alimentaires thérapeutiques (réduction des déclencheurs alimentaires et des expositions toxiques)
- Qualité et quantité de sommeil
- Gestion du stress/respiration
- Plans d’exercices/support à la pratique d’activités physiques
- Supplémentation (vitamines, minéraux, probiotiques, aide à la digestion, etc.)
Un accompagnement multidisciplinaire, qui met en œuvre une approche de traitements personnalisés qui soutiennent la santé et l’équilibre du microbiome intestinal, tel qu’offert par l’équipe du Centre Axis, peut être essentielle non seulement pour renforcer la résilience des personnes atteintes de maladies chroniques, mais aussi pour la prévention de ces maladies chez les gens en bonne santé.
*La communauté microbienne commensale : micro-organismes qui colonisent l’organisme (généralement la peau ou les muqueuses) sans provoquer de maladie.