Originalement publié dans la revue Vitalité Québec
Le phénomène d’infection au virus SARS-COV2 n’a pas cessé de nous surprendre depuis son apparition sous la forme de la COVID19 dans la collectivité. Une des manifestations non anticipées de cette infection a été celle du syndrome de la forme longue de la COVID19 caractérisé par la persistance de symptômes incapacitants au moins 4 semaines après une infection à SARS-COV2 confirmée. Une grande proportion des individus ayant souffert de la COVID19 va développer la forme longue de l’infection, soit 13 à 41% chez les gens non hospitalisés (donc souffrant d’une maladie moins sévère) et 25 à 89% chez les gens hospitalisés, incluant ceux admis aux soins intensifs (donc souffrant d’une maladie beaucoup plus sévère). (1) Heureusement, on remarque que la plupart des personnes souffrant de cette affection récupéreront très progressivement dans les 12 semaines suivant l’infection. Dans une proportion moindre, certains préserveront des symptômes au-delà de cette durée et le pronostic de récupération reste incertain avec les données accessibles jusqu’à maintenant. Même des personnes dites « en santé » peuvent souffrir de la forme longue de la COVID et cela peut affecter significativement leur capacité à effectuer normalement leurs activités de la vie quotidienne et même de retourner au travail étant donné la fatigue débilitante. (2) Il est donc important de mieux comprendre ce syndrome pour savoir comment agir afin d’en améliorer le pronostic.
On observe que certaines populations seraient plus à risque de souffrir de la forme longue de la COVID19 : les femmes, les individus âgés, les gens obèses, ceux souffrant d’asthme et/ou de maladie pulmonaire obstructive chronique ainsi que les individus présentant une forme plus sévère au début de la maladie (soit 5 symptômes et plus dans la première semaine de l’infection). (3) Cliniquement, les signes et symptômes retrouvés dans le « syndrome de COVID long » sont nombreux, peu spécifiques et en général ressemblent beaucoup à ce qu’on retrouve chez les individus souffrant d’encéphalomyélite myalgique (syndrome de fatigue chronique). Il est intéressant de noter que ces symptômes peuvent aussi être observés après la vaccination à ARNm suite à la réponse immunitaire engendrée par l’exposition à la protéine étrangère produite par nos cellules. (4) En tout, plus de 200 symptômes ont été rapportés à travers 10 organes différents, les plus fréquents étant : une grande fatigue, un brouillard mental, un souffle court et une faiblesse musculaire. (5)
Voici tout de même une liste plus exhaustive des symptômes retrouvés :
- Symptômes respiratoires : essoufflements, toux persistante
- Symptômes neurologiques : fatigue intense, maux de tête, dépression, inhabilité à se concentrer, troubles de mémoire, insomnie, vertiges, attaques de panique, engourdissements
- Symptômes musculo-squelettiques : malaises prolongés après un effort physique, douleurs musculaires et articulaires, incapacité à faire les activités habituelles d’une journée
- Symptômes cardiovasculaires : palpitations, arythmies, chute de pression, sudations anormales, syndrome de tachycardie orthostatique (POTS)
- Symptômes gastrointestinaux : perte d’appétit, diarrhée, nausées, vomissements
- Symptômes dermatologiques : démangeaisons, éruptions cutanées, dermatographie, perte de cheveux
- Symptômes ORL : nez qui coule, éternuements, yeux qui démangent ou qui brûlent, acouphènes, troubles de l’odorat, mal de gorge
Au moment d’écrire ces lignes, la forme longue de l’infection à COVID19 reste un syndrome encore mystérieux, en cours d’étude et pour lequel il existe plusieurs hypothèques expliquant sa pathophysiologie sans nécessairement identifier de façon claire la marche à suivre pour permettre d’en atténuer les symptômes. Afin de mieux comprendre les différents mécanismes expliquant les diverses manifestations de la maladie, il est important de décrire plus en détails les hypothèses qui ont été soulevées en regard de la persistance des symptômes à la suite d’une infection à SARS-COV2.
- Persistance du virus « fantôme » : Cette théorie suggère que des débris de virus ou que le virus lui-même persistent dans certaines cellules immunitaires (monocytes), se réactivant sous certaines circonstances et engendrant une inflammation chronique du système immunitaire dans l’objectif d’évacuer pour de bon les fragments de protéines virales qui se trouvent encore dans certaines cellules. (6)
- Syndrome d’activation mastocytaire : Les mastocytes, un type de cellules immunitaires contenant des messagers chimiques impliqués principalement dans les réactions allergiques sont grandement affectées par le virus SARS-COV2. Suite à leur stimulation, ces cellules présentes partout dans notre corps (incluant dans le cerveau) excrètent leur contenu riche en cytokines inflammatoires, histamine, tryptase, etc. Cela affecte le fonctionnement intrinsèque de l’organe qui subit cette « attaque inflammatoire » et provoque de nombreux symptômes désagréables. (7) Ceci peut s’avérer encore pire pour les individus qui ont du mal à dégrader l’histamine via des troubles génétiques affectant l’enzyme DAO.
- Réponse auto-immune avec inflammation systémique : Quelques études se sont penchées sur la détection d’auto-anticorps nouvellement apparus après une infection à SARS-COV2, comme quoi le virus aurait le potentiel de déclencher l’apparition de phénomènes auto-immuns. L’inflammation chronique issue de l’attaque répétée de nos cellules par notre propre système immunitaire pourrait expliquer une proportion des symptômes désagréables ressentis. (8)
- Dysfonction mitochodriale : les mitochondries sont une structure cellulaire essentielle à la fabrication d’énergie (ATP). Si cette organelle cellulaire est dysfonctionnelle, la cellule qui l’abrite ne peut pas fonctionner correctement et peut mourir. La fatigue est le symptôme le plus commun de dysfonction mitochondriale. Une exposition trop importante à des toxines environnementales (métaux lourds, moisissures, pesticides, etc.) des déficits nutritionnels divers ainsi qu’une exposition accrue au stress oxydatif (destruction par des radicaux libres) sont des exemples de phénomènes qui peuvent engendrer une inhabilité à ce que les mitochondries fonctionnent normalement. Le virus SARS-COV2 semble aussi s’attaquer aux mitochondries des cellules que le virus envahi de sorte qu’elles ne soient plus fonctionnelles pour assurer leurs fonctions habituelles par la suite. (9)
- Micro-thrombi vasculaires : il a été démontré que la formation de micro-caillots dans différentes artères du corps est un phénomène assez fréquent dans les formes sévères de la COVID19 dû au tropisme du virus pour les récepteurs AEC2 à l’intérieur des vaisseaux sanguins et le cerveau ne fait pas exception à ce phénomène. (10) On a même remarqué des changements structurels de certaines régions du cerveau chez 55% des individus à la suite d’une infection sévère à COVID19 ce qui explique la présence de nombreux symptômes neurologiques débilitants. (11)
- Réactivation de pathogènes en dormance : plusieurs virus, bactéries, parasites ou champignons présents en petite quantité dans notre corps et dont la réplication est parfaitement contrôlée par notre système immunitaire habituellement compétent sont susceptibles de se réactiver et causer des symptômes à la suite d’une infection à SARS-COV2. Ce virus cause tellement de perturbations immunitaires que notre organisme devient moins compétent à assurer ses autres responsabilités. C’est particulièrement le cas du EBV (le virus causant la mononucléose) ainsi que du varicella zoster (le virus causant le zona ou la varicelle) qui peuvent se réactiver suite à l’infection à SARS-COV2. (12)
- Dysbiose : Le microbiote intestinal est un « organe » essentiel du corps impliqué non seulement dans la digestion, mais aussi dans la signalisation immunitaire, la synthèse de vitamines et neurotransmetteurs, la régulation énergétique, etc. Il a été démontré que le degré de débalancement du microbiote corrèle avec le degré de sévérité des symptômes dans le cadre d’une infection à SARS-COV2 par le biais de la régulation de la réponse immunitaire de l’hôte. (13) La restauration d’un équilibre sain dans le microbiote de l’intestin est donc essentiel à la récupération.
Il est bon de savoir que la vision fonctionnelle de la médecine s’ouvrant davantage à une approche intégrative a actuellement un meilleur succès dans la prise en charge des individus souffrant de la forme longue de la COVID19. Plusieurs principes sont fondamentaux afin d’optimiser le niveau fonctionnel des individus et diminuer progressivement les symptômes débilitants pour leur permettre de retrouver un état de santé le plus rapidement possible. Voici donc quelques pôles thérapeutiques qui sont importants de considérer à travers la guérison.
- Alimentation favorable à un bon fonctionnement du système immunitaire :
- Faible en sucres / glucides fin de renverser une possible résistance à l’insuline ou un taux de sucre trop élevé (les 2 états étant très pro-inflammatoires);
- Sans les aliments transformés par l’industrie qui contiennent des additifs alimentaires malsains, des gras de mauvaise qualité et souvent beaucoup de sucres, sous différentes formes, toxiques pour l’organisme;
- Implantation d’un mode de cuisson sécuritaire afin de réduire les produits de glycation avancés (AGEs) provoqués par les fortes chaleurs ;
- Réduction de la quantité d’histamine en cas de syndrome d’activation mastocytaire et/ou de troubles de la dégradation de l’histamine (via l’enzyme DAO) en éliminant les aliments les plus riches en histamine : alcool, produits fermentés, fruits séchés, épinards, avocat, aubergine, fromages vieillis, charcuteries, fruits de mer et certains poissons, repas de la veille, etc. ainsi que ceux qui peuvent déclencher la relâche d’histamine comme les tomates, bananes, germe de blé, agrumes, certaines noix, légumineuses, chocolat, colorants et additifs alimentaires, etc.
- En augmentant la quantité de fibres et d’aliments fermentés contenant des probiotiques (si bien tolérés) pour encourager la croissance de bactéries saines dans le microbiote intestinal.
- Ajout d’aliments « anti-inflammatoires » en grande quantité : aliments riches en omega-3, une grande variété d’épices et de fines herbes, aliments riches en polyphénols (légumes, fruits, noix, graine, huile l’olive extra-vierge pressée à froid), etc.
- Réduire l’exposition à des allergènes alimentaires pouvant déclencher des intolérances et qui sont propres à chacun (gluten, produits laitiers, noix, œufs, légumineuses, etc.). Avant de retirer un aliment ou une classe d’aliments dans sa diète, il est fortement recommandé de consulter une nutritionniste afin d’être guidé dans ce processus pour que notre corps ne manque de rien au final!
- Implantation graduelle de l’activité physique : débuter avec de courtes séances d’intensité très légère afin d’éviter de déclencher des malaises physiques prolongés post-effort pouvant à l’inverse retarder la guérison en signifiant que la demande métabolique était supérieure aux ressources disponibles pour assurer la fabrication d’énergie / réparation des dommages engendrés par l’exercice. La progression doit être très graduelle est très respectueuse des limites de son corps. Il n’y a pas place pour la performance et l’orgueil ici!
- Stratégies de gestion du stress : le cortisol élevé de façon chronique est extrêmement délétère pour la santé du système immunitaire. L’implantation de pratiques méditatives, de respirations conscientes, de moments de détente ainsi qu’une réorganisation significative de sa vie pour éviter les stimuli pouvant engendrer un stress malsain sont des interventions utiles dans la prise en charge d’un état de fatigue chronique post-COVID19.
- Implantation d’un sommeil récupérateur : Il est essentiel de favoriser un sommeil de bonne qualité pour optimiser la récupération du système immunitaire. Idéalement 7-8h sans interruption, suivant le cycle circadien (c’est-à-dire dormir la nuit et être éveillé le jour), en réduisant l’exposition aux radiations électromagnétiques (wifi, télé, téléphone, etc.), en diminuant l’exposition à la lumière bleue avant de dormir, en évitant les activités sportives et les gros repas minimum 2 à 4h avant d’aller dormir et en faisant l’essai de suppléments de mélatonine pour aider à trouver le sommeil plus facilement.
- Utilisation de la pharmacologie : Plusieurs agents ont été étudiés ou sont en cours d’étude pour contrer les effets indésirables de la forme longue de la COVID19. Sans avoir émis de recommandations claires pour le moment, certains auteurs ont démontré les effets bénéfiques de l’ivermectin, la cortisone et la fluvoxamine (un antidépresseur de la famille des ISRS) dans le traitement de certains symptômes. (14) Le syndrome d’activation mastocytaire peut aussi être traité avec des anti-histaminiques (type 1 et type 2) ainsi que d’autres anti-histaminiques ayant un effet stabilisateur de membranes de mastocytes (ex : rupatadine, ketotifen). Paradoxalement, il a été observé chez plusieurs individus une amélioration des symptômes post-COVID après la vaccination, comme quoi l’activation immunitaire secondairement engendrée semble être bénéfique à la récupération dans l’éventualité où le système immunitaire aurait été négativement perturbé par l’infection initiale à SARS-COV2.
- Utilisation de la supplémentation : Plusieurs auteurs font état de la pertinence d’optimiser temporairement les apports en Vitamine C, Omega-3, vitamine D, Quercetin, CoQ10 et/ou autres champignons médicinaux ou botaniques davantage utilisées en médecine traditionnelle chinoise qui ont démontré des effets significatifs positifs sur la modulation du système immunitaire. (15, 16) Il est impératif d’opter pour les services d’un professionnel compétent en la matière pouvant nous guider adéquatement avec l’administration de ces substances pour en consommer les bonnes doses et formulations afin d’en optimiser l’efficacité en fonction des données probantes et des interactions médicamenteuses potentielles.
En conclusion, la forme longue de la COVID19 se manifeste par plusieurs affections atteignant de multiples organes et pouvant rendre son hôte inapte à assurer ses tâches quotidiennes usuelles. Il est important d’en comprendre les causes pour ainsi mieux adresser la physiologie dans le cadre d’une prise en charge médicale. Il est fortement recommandé que tout individu souffrant de ce syndrome puisse faire appel à une équipe de professionnels spécialisés dans l’optimisation des habitudes de vie pour augmenter le plus possible la probabilité de guérison sans séquelles. La vision de la médecine fonctionnelle qui s’avère d’ailleurs davantage intégrative permet d’accompagner de façon personnalisée l’individu selon ses besoins et sa physiologie qui lui est propre.
Autrice
Anne-Isabelle Dionne MD
Dre Dionne est omnipraticienne depuis 2014 et pratique aux soins intensifs de l’hôpital Honoré-Mercier de St-Hyacinthe ainsi que dans un GMF sur la Rive-Sud de Montréal. Elle a fondé en 2018 un centre de médecine préventive se spécialisant dans l’accompagnement des gens souffrant de problèmes de santé divers dans l’amélioration de leurs habitudes de vie au quotidien par le biais de l’alimentation, l’activité physique, la gestion du stress et du sommeil. Le Centre Axis est un OBNL qui offre une de prise en charge multidisciplinaire à visée préventive à la population générale désirant améliorer leur santé, prévenir ou renverser une maladie chronique connue tout en diminuant le besoin de médication associé. Les services du Centre Axis peuvent se dispenser à distance en télémédecine. Pour nous contacter : 514-953-2947 ou info@centreaxis.ca.
Références
(1) https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/COVID-19/COVID-19_INESSS_Outil_prise_en_charge_COVID_longue.pdf
(2) Kabi, A., Mohanty, A. P., & Kumar, S. (2021). Post COVID-19 syndrome: A literature review. Journal of Advances in Medicine and Medical Research, 32(24): 289-295, 2020;. ISSN: 2456-8899
(3) Sudre, C., Murray, B., Varsavsky, T., Graham, M., Penfold, R., Bowyer, R., Steves, C., et al (2020, January 01). Attributes and predictors of Long-COVID: Analysis of COVID cases and their symptoms collected by the COVID symptoms study app. Retrieved February 25, 2021, from https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.10.19.20214494v1
(4, 6, 11 et 14) Guide to the Management of COVID-19“ by Dr. Paul Marik / FLCCC Alliance flccc.net/flccc-protocols-a-guide-to-the-management-of-covid-19
(5) Davis, H. E., Assaf, G. S., McCorkell, L., Wei, H., Low, R. J., Re’em, Y., Akrami, A., et al (2020). Characterizing long COVID in an international cohort: 7 months of symptoms and their impact. medRxiv. doi:10.1101/2020.12.24.20248802
(7) Afrin LB, Weinstock LB, Molderings GJ. Covid-19 hyperinflammation and post-Covid-19 illness may be rooted in mast cell activation syndrome. Int J Infect Dis. 2020;100:327-332. doi:10.1016/j.ijid.2020.09.016
(8) Nahid Bhadelia et Al. Distinct Autoimmune Antibody Signatures Between Hospitalized Acute COVID-19 Patients, SARS-CoV-2 Convalescent Individuals, and Unexposed Pre-Pandemic Controls. https://doi.org/10.1101/2021.01.21.21249176. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.01.21.21249176v1
(9) Wood E, Hall KH, Tate W. Role of mitochondria, oxidative stress and the response to antioxidants in myalgic encephalomyelitis/chronic fatigue syndrome: A possible approach to SARS-CoV-2 ‘long-haulers’?. Chronic Dis Transl Med. 2021;7(1):14-26. doi:10.1016/j.cdtm.2020.11.002
(10) Chen, W., Pan, J.Y. Anatomical and Pathological Observation and Analysis of SARS and COVID-19: Microthrombosis Is the Main Cause of Death. Biol Proced Online 23, 4 (2021). https://doi.org/10.1186/s12575-021-00142-y
(12) Gold JE, Okyay RA, Licht WE, Hurley DJ. Investigation of Long COVID Prevalence and Its Relationship to Epstein-Barr Virus Reactivation. Pathogens. 2021;10(6):763. Published 2021 Jun 17. doi:10.3390/pathogens10060763
(13) Yeoh YK, Zuo T, Lui GC, Zhang F, Liu Q, Li AY, Chung AC, Cheung CP, Tso EY, Fung KS, Chan V, Ling L, Joynt G, Hui DS, Chow KM, Ng SSS, Li TC, Ng RW, Yip TC, Wong GL, Chan FK, Wong CK, Chan PK, Ng SC. Gut microbiota composition reflects disease severity and dysfunctional immune responses in patients with COVID-19. Gut. 2021 Apr;70(4):698-706. doi: 10.1136/gutjnl-2020-323020. Epub 2021 Jan 11. PMID: 33431578; PMCID: PMC7804842.
(15) Silveira D, Prieto-Garcia JM, Boylan F, et al. COVID-19: Is There Evidence for the Use of Herbal Medicines as Adjuvant Symptomatic Therapy?. Front Pharmacol. 2020;11:581840. Published 2020 Sep 23. doi:10.3389/fphar.2020.581840
(16) Huang J, Tao G, Liu J, Cai J, Huang Z, Chen JX. Current Prevention of COVID-19: Natural Products and Herbal Medicine. Front Pharmacol. 2020;11:588508. Published 2020 Oct 16. doi:10.3389/fphar.2020.588508